« Je ne suis pas sûr d’avoir déjà goûté un meilleur Mourvèdre »

Ne souhaitant jamais détourner l’attention des vins La Pèira du domaine, nous nous sommes néanmoins retrouvés en 2007 à récolter un Mourvèdre de qualité exceptionnelle qui, lorsqu’il s’agissait de l’assemblage, ne trouvait pas sa place aux côtés de la Syrah et du Grenache dans l’assemblage La Pèira, et il a donc été mis en bouteille seul.

Cette pratique a continué, et depuis quelques années, nous récoltons une petite parcelle de Mourvèdre qui constitue l’intégralité de ce vin – Matissat.

Le vin est cultivé à quelques pas de l’endroit où il est vinifié – sur la même parcelle que la Syrah et le Grenache de La Pèira au Bois de Pauliau (et occasionnellement sur la parcelle adjacente de Belle Fiolle/Bellefeuille).

Le Bois de Pauliau est un peu une exception dans notre région du sud de la France. Il est une AOC depuis 1948, en tant que zone la plus septentrionale de la Clairette blanche – donc depuis un peu plus d’un demi-siècle. Il a reçu sa deuxième AOC pour les vins rouges, la désignation Terrasses du Larzac (appellation française de l’année de Bettane et Desseauve en 2011) en 2014.

uste à côté, toujours dans l’AOC Clairette, le plus ancien domaine viticole de France (10 après J.-C.) a été découvert (Decanter juillet 2007), et la Clairette elle-même est produite au moins depuis 77-79 après J.-C. lorsque Pline l’Ancien a nommé les vins blancs de Baeterrae (Béziers) avec les vins résineux de Vienne comme les deux seuls vins d’exception de ce qui est maintenant la France.

Récolté dans les brumes d’octobre, une période de matins frais, de nuits froides et de feuilles de vigne virant au rouge rubis automnal, au rouge sang et à la rouille, cette période de l’année et ce cépage ont quelque chose de spécial pour nous.

Tardif, tannique et avec son propre caractère terreux inimitable, le Mourvèdre a également une capacité extraordinaire à vieillir et à se déployer et montrer davantage des nuances avec le temps. La description du cépage par Andrew Jefford est intéressante : « Cela me rappelle minuit : sombre, calme, impénétrable, énigmatique… mais, à son meilleur, plein d’une étrange magie. »

« Légendaire »

La Peira Matissat en tête du palmarès des meilleurs vins rouges de France 2014

C’est ce que révélait le Classement des Meilleurs Vins de France 2014, publié aux éditions Lafont Presse, où La Pèira Matissat 2010 était également classé meilleur vin du Languedoc-Roussillon, au sein d’une sélection d’une centaine de crus de l’Hérault, parmi lesquels figurent les domaines de la Grange des Pères, de Clos des Fees de Peyre Rose, du Mas Jullien et de Gauby

La Pèira Matissat s’est vu attribuer la note parfaite de 100 points, plaçant La Pèira parmi les figures de proue du monde du vin : Château Pichon-Longueville Comtesse (Pauillac), Château Montrose (Saint-Estèphe), Château Léoville-Barton (Saint-Julien), Château Pape-Clément, Château de Beaucastel (Châteauneuf-du-Pape), Guigal (La Landonne), et Chapoutier (Côte-Rôtie, Hermitage, and Châteauneuf-du-Pape).

Commentant le domaine, Bertrand ROUGIER, rédacteur en chef chez Robert Lafont, s’exprime ainsi dans le magazine Art de Vivre :

« Ayant vu le jour seulement en 2004, La Pèira fait partie des propriétés du Languedoc-Roussillon qui, en une poignée d’années seulement, ont contribué à complètement modifier le paysage et l’horizon de leur appellation, en se plaçant sur le plan qualitatif au niveau, voire au-dessus, des 1er crus classés du bordelais et des Grands Crus bourguignons. »

Note: Matissat 2010 (100/100) « légendaire »

« Il fait partie des plus grandes expressions de cette variété en France »

Étant donné que des zones de culture comme Bandol viennent à l’esprit quand on pense au Mourvèdre, ou à certains vins comme le bien connu « Hommage » de Beaucastel, il est surprenant d’apprendre que ces exemples notables sont principalement des assemblages.

Le Beaucastel est composé à 60 %, et les domaines de premier plan de Bandol comme Tempier déconseillent la mise en bouteille de pur Mourvèdre.

Après des dégustations répétées – et ayant retardé la sortie du vin – nous avons commencé à sentir qu’il y avait une preuve dans le verre.

Et que, comme un Nebbiolo cultivé à Barolo ou Barbaresco, ou un Pinot Noir cultivé en Bourgogne, voici un pur Mourvèdre qui était complet, complexe et valable en ses propres termes singuliers. Le vignoble est minuscule et moins de mille bouteilles sont produites.

Cette conviction que ce lieu, d’une manière assez unique en France, a produit un Mourvèdre pur exceptionnellement complexe et équilibré semblait fondée :

En dégustant le millésime initial de 2007, Andrew Jefford a écrit :

« Je ne suis pas sûr d’avoir déjà goûté un meilleur Mourvèdre »

« Il fait partie des plus grandes expressions de cette variété en France » – Jeb Dunnuck

« Quel Mourvèdre ! Récolté seulement à la fin octobre, ce composant de ce vin montrait le chocolat, le laurier et la viande crue archétypaux de la variété » Wine Advocate

Le vignoble est minuscule et moins de mille bouteilles sont produites.

« Un vin très spécial produit sur un domaine très spécial »

En 2012, Jancis Robinson a publié un article suite à sa dégustation verticale, qualifiant ce vin de « particulièrement fin pour le Languedoc » – le « … Matissat, de plus en plus célébré ».

Sa conclusion :

« Un vin très spécial, produit sur un domaine très spécial. »

Ses notes et toutes les critiques sont disponibles dans la présentation du millésime 2020.

En Bref

Sol : Dépôts alluvionnaires quarténaires graveleux (âge pliocène). Ces dépôts proviennent principalement des montagnes calcaires du Jurassique supérieur (environ 150 millions d’années) situées au nord. Les graviers, ainsi que le sable, le limon et l’argile, se sont déposés dans des chenaux fluviaux sous forme de cônes alluviaux.

Production annuelle moyenne : 50-100 caisses

Autres vins : La Pèira 200-500 caisses, La Pèira Blanc 80 caisses